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Automédication : soigner son animal en sécurité

Dans quelle mesure peut-on soigner son animal sans le mettre en danger ? Quels sont les risques et limites de l’automédication ? Quelles règles respecter ?

 

Si l’envie de soigner son animal par ses propres moyens est grande, il convient de respecter certaines règles afin que le but recherché, soigner, soit atteint. Primum non nocere.

En premier lieu, l’automédication ne doit être réservée qu’à des symptômes bénins et sans conséquence sur l’état général ou bien à des problèmes locaux. Ainsi, un animal apathique ou anorexique doit être amené en consultation pour qu’un vétérinaire l’examine. De la même manière, l’automédication ne doit pas concerner les animaux les plus faibles soit parce qu’ils sont jeunes ou âgés, soit qu’il s’agit de femelles en gestation ou en période d’allaitement. La plus grande réserve porte aussi sur les NACs dont la santé est malheureusement très délicate mais surtout parce que des symptômes d’apparence bénigne, telle qu’une banale diarrhée, peuvent être lourds de conséquences. En revanche, une affection locale peut faire l’objet d’automédication ; une plaie peut être être nettoyée, désinfectée et recevoir l’application d’une pommade cicatrisante.

 

L’automédication n’est envisageable qu’avec des médicaments disponibles sans ordonnance. Dans ce contexte, le propriétaire d’un chat constipé à cause de boules de poils pourra lui donner un laxatif (huile de paraffine) pendant quelques jours afin de retrouver un transit normal. En effet, il ne convient pas d’utiliser à nouveau des médicaments prescrits lors d’une précédente consultation pour le même animal, pire pour un autre, même si les symptômes se ressemblent. Les symptômes peuvent en effet se ressembler mais avoir des causes bien différentes. Rien ne ressemble plus à une boiterie qu’une autre boiterie ! Et rien ne remplace l’examen clinique et l’expertise d’un professionnel.

 

Utiliser des médicaments à usage humain est une tentation fréquente car ils sont facilement à portée de main mais leur usage peut se solder par de graves conséquences. En effet, de nombreuses molécules communes ont une toxicité à des doses relativement faibles. L’exemple le plus connu est celui du paracétamol largement répandu dans nos pharmacies domestiques. La dose toxique est de 50mg/kg pour un chat. De ce fait, un seul comprimé à 500mg suffit à intoxiquer un chat de 5kg. Autre exemple, l’ibuprofène. Sa dose toxique est de 40mg/kg soit 1 comprimé à 400mg pour un chien de 10kg seulement.

 

L’automédication doit être utilisée pour une courte durée seulement. Cinq jours semblent un délais maximum raisonnable au bout duquel une consultation s’impose. Si un oeil est rouge et qu’il coule, l’instillation plusieurs fois par jour d’une solution nettoyante et d’un collyre antiseptique doit être suffisante pour traiter une conjonctivite bénigne. La persistance du problème révèle la présence d’une cause sous-jacente à déterminer.

 

Enfin, l’alimentation est une possibilité d’automédication encore trop peu exploitée par les propriétaires. Outre les qualités nutritionnelles indéniables des aliments haut de gamme, certains ont une formulation adaptée à une affection particulière. Ainsi, des aliments participant à la bonne fonction articulaire existent et sont une excellente solution pour gérer les cas d’arthrose au long cours car ils permettent un contrôle du poids et entretiennent les cartilages articulaires. D’autres indications existent comme les troubles digestifs ou encore les affections urinaires.

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